Je me nomme Aaron Collins. Enfin, normalement, je ne m'appelle pas. Mon prénom, ce ne sont pas mes parents qui me l'ont donné et mon nom de famille à été "emprunté" à une noble famille. Mais je pense que je vais un peu vite, vu vos mines coites. Moi, je veux bien prendre la peine de vous raconter ma vie, si ça vous intéresse. Pour l'instant, je n'ai rien d'autre à faire. Ok ? Alors installez bien vos petits minois, mon récit va commencer. Tout a débuté lors d'un hiver rigoureux. Sombre, venteux et froid, comme sait si bien le faire Mère Nature... Quoi, vous vous en foutez de ma naissance ?
Je vois...

Bah, je dois admettre que le début de ma vie n'est pas des plus passionnant. [rire] En fait, je la qualifierais même de banale. J'étais un gosse comme les autres. J'adorais jouer, je rêvais d'aventures les plus extraordinaires et j'admirais mes parents au plus haut point. Quoi que... J'étais une exception parmi d'autre sur ce dernier point. Là, vous devez un peu vous en douter, non ? Eh oui, j'étais un orphelin. Mes premiers souvenirs se heurtent aux murs d'un orphelinat, à mes camarades d'infortune et à mes nourrices. C'est de ces dernières que je tiens mon prénom ; Aaron. Par contre, j'ignore d'où je viens et ce que sont devenus mes parents. Bah, comme certains orphelins dans le même cas, vous allez me dire. Oui, je ne le conteste pas. Je ne me plains par vraiment du temps que j'ai passé là-bas. Avec mon caractère, je n'étais pas rejeté, bien au contraire. J'avais des tas d'amis. Mais... il manquait à l'orphelinat quelque chose que ma famille d'adoption me permit de découvrir. A 9 ans, j'avais besoin de découvrir de nouveaux horizons... de nouvelles expériences. Goûter à la liberté, ça, ça devait être le pied ! Une flamme dans mon cœur avait explosé de bonheur à l'entente de mon adoption.

Nouveaux murs. Ceux d'un manoir, cette fois. Un immense, un énorme, un luxurieux manoir. Pour tout dire, la famille y vivant était issue d'une très haute lignée qui remontait à plusieurs décennies de générations. Enfin bref. Je pouvais m'estimer heureux d'avoir été adopté par eux. Même en temps que domestique... Ah ah, je vois déjà d'ici vos visages éberlués, outrés, surpris, si pas choqués. Et bien,... ce n'est pas une blague. Exceptionnellement, pour fêter les 8 ans de leur fils unique, les riches parents avaient décidé de lui "offrir" un domestique de son âge. Moi. Pourquoi m'avoir choisis parmi tout ces gosses ? Peut-être pour ma petite bouille de gamin trop mignonne ou à cause de mon enthousiasme constant ? Le hasard ? En tout cas, j'ai été choisis. A mon âge, ils eurent tout le loisir de forger sur moi une image de bon domestique obéissant, bien élevé et peu contrariant. En bref, le domestique élevé pour être parfait. On me tatoua le blason de la famille sur le torse, signe que j'en faisais à présent partie. Je lui appartenais à part entière... Lui appartenais...

Il était plutôt sympa, le fils à papa que je devais appeler "Maître". [rire] Non, franchement, nous nous apprécions énormément. Il ne me traitait pas uniquement comme un domestique. J'étais son ami. Un des seuls d'ailleurs, parce que si, moi, j'étais enchainé par mes devoirs de domestique, lui, l'était encore plus par son rang. Soit les enfants de son âge le méprisaient, soit c'était ses propres parents qui lui interdisaient de parler avec untel ou untel. "La belle vie", quoi. Et comme l'habit de ne fait pas le moine et qu'on ne change pas un homme d'un claquement de doigt, je restais le petit rebelle que j'ai toujours été, malgré ma bonne éducation. A l'abri des coup dur de la vie, mon Maitre se laissais facilement influencer par moi pour faire les 400 coups. Et un jour, cela me couta cher.

Oui... Un jour, j'avais réussis à le convaincre à sortir du manoir pour explorer les environs. C'était interdit, et je n'avais pas cherché à comprendre pourquoi. Tout ce qui est interdit est excitant. Mais, à l'orée de la forêt, nous nous sommes fait attaquer par un Nidorino. Mon Maitre a été empoisonné par une entaille reçue de la corne du pokémon. Il était faible quand je l'ai ramené au manoir. Un vrai cauchemar. Il fut sauvé de justesse grâce au médecin de la famille mais je fus accusé, pas à tord je le reconnais, de la blessure et du danger encouru. On m'évita tortures et réprimandes mais la famille me "banni", me rejeta. Je dû quitter la demeure. Je décidais néanmoins de garder leur nom, même si techniquement, je n'y avais plus droit. J'avais 16 ans, je voulais être autonome. Résultat, je dû me débrouiller seul pour survivre.

Après ce regrettable incident, je pris peu à peu goût au vol. C'était rapide, cela permettait d'avoir ce que l'on voulait, surtout pour vivre et c'était simple. Le but du jeu était de ne pas se faire attraper. Des années plus tard, je découvris que le vol de pokémon, c'était bien, aussi. Cela payait très bien, même. Pour ceux qui se poseraient une question particulière, je vais y répondre de suite. Non, les fréquentations que j'avais n'étaient pas recommandables. [sourire angélique] Surtout quand on ne leur apportait pas la marchandise voulue. Et les pokémon ? Non, je n'avais aucune pitié pour ces créatures. Elles avaient faillit tuer mon Maître. Grâce à mon commerce, j'obtins une petite réputation à travers la région de Kanto, et un surnom : "L'ombre de Kanto". Néanmoins, personne ne connaissant mon vrai visage, je jouais une double vie. Puis, récemment, l'apparition au grand jour de la team Armista a eu raison de ma modeste renommée. On parle beaucoup moins de moi. Pourtant, y a pas longtemps, j'ai vol...euh, "emprunté" un pokémon de choix !

Bourg-Palette. Il est encore très tôt, personne n'est levé. Je trainaille dans les rue. Soudain, je vois un jeune garçon entrer dans le labo pokémon de la ville. Piqué par la curiosité, je vais l'espionner à la fenêtre. Je le vois discuter avec le professeur, debout à cette heure aussi. Quand tout à coup, ô joie, le jeune garçon pose une pokéball sur une machine. Les deux hommes, tout à leur conversation, disparaissent dans une pièce voisine. Quel dommage pour eux, la fenêtre était entr'ouverte. Je ne résiste pas à l'appel de l'objet rouge et blanc posé sous mes yeux. Ni une, ni deux, j'enfile ma capuche et cache le bas de mon visage d'une écharpe. Je relève la vitre. Il est encore tôt. Personne ne veille au grain à 5h et demi du mat'. Je pénètre dans la pièce et chipe l'objet d'un revers de manche. Un gadget rouge est exposé plus loin, sur une table. Intrigué, je vole aussi ce qui s'avèrera être le pokédex. Je continue mon exploration. Je trouve des pokéballs vides et des potions. Mon exploration est interrompue par les deux hommes qui reviennent dans la pièce. D'un bond, je sors du labo et disparait dans la nature.

Dans la pokéball, il y avait un Salamèche shiney... femelle, en plus ! J'étais fier de ma chance, j'allais sûrement en tirer un bon prix. Alors pourquoi ai-je un pincement au coeur quand je pense à la séparation prochaine ? Pourquoi le feu en moi ne peut-il s'empêcher de crépiter en même temps que la flamme de la queue de Topaze quand nous sommes heureux ?